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  • Photo du rédacteurThibaut Pilatte

Les conséquences 1 an après les terribles incendies en Australie en 2019

Qui a oublié les horribles images des incendies en 2019 qui ravagèrent l’Australie durant des mois ? Des chiffres catastrophiques avaient alors été annoncés. Qu’en est-t ’il aujourd’hui du véritable bilan et des conséquences de ces incendies ?




Australie une terre d’incendie mais sensible au réchauffement climatique


L’Australie est connue mondialement pour la richesse de sa faune. Le pays héberge 140 espèces de marsupiaux avec des milieux différents. Les incendies sont courants en hiver, le mercure atteint des températures très élevées. Les départs de feu sont provoqués par la foudre. La végétation sèche de l’Outback brûle alors très vite. Toutefois, leur fréquence et leur intensité seraient beaucoup plus élevées ces dernières années. En 2019, selon le WWF, 19 millions d’hectares ont été ravagés par 15 000 incendies au total. Autre fait inquiétant, les forêts tropicales, peu impactées en temps normal, ont été davantage touchées et en 2019, les précipitations ont baissé de 40% selon l’agence météorologique australienne. Les scientifiques prévoient une hausse de 25% des incendies d’ici 2050 et 20% en plus d’ici 2100.



Des chiffres sous-évalués


Le professeur Chris Dickman, chercheur en biologie de la conservation et l'écologie des mammifères australiens annonçait en janvier 2020, qu’un milliard d’animaux présents sur ces zones sont potentiellement morts, rien que pour la période 2019-2020. A ce moment-là, le chiffre choque l’opinion publique et les médias publient des articles chocs. Pourtant, l’auteur annonce qu’il n’a comptabilisé que la fourchette basse et que tous les taxons (groupement d'organismes vivants) n’y sont pas comptés, comme les chauves-souris. Un rapport du WWF sorti en novembre 2020 avance le chiffre de 3 milliards d’animaux impactés par les incendies. Selon l’ONG, des animaux ont pu s’échapper mais un grand nombre étaient blessés ou se retrouvaient sans ressources.

La faune australienne déjà durement touchée par des crises écologiques (massacre des espèces indigènes par des prédateurs invasifs et la perte de leur habitat), est encore davantage menacée. Selon ce même rapport, 49 espèces menacées ont perdu plus de 80% de leur habitat, 65 autres plus de 50% de leur habitat et 77 autres espèces plus de 30% de leur habitat. Oiseaux, reptiles, amphibiens, mammifères, toutes classes d’animaux ont été impactées.


Koala (Phascolarctos cinereus)

Koala (Phascolarctos cinereus) ©Toohey Forest Wildlife



Le koala, symbole de l’Australie à l’avenir fragilisé


Le koala (Phascolarctos cinereus), bien que fortement médiatisé, est aujourd’hui menacé d’extinction. L’espèce est classée “vulnérable” sur la liste rouge de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature. 300 000 individus étaient recensés à travers le pays. Cantonné aux forêts principalement d’Eucalyptus et très lent, c’est une proie facile aux flammes. Selon le WWF, 61 000 koalas ont été tués ou blessés entre 2019 et 2020. Ce chiffre alarmant fragilise la situation du koala déjà délicate. En effet, bien que menacé, le koala ne bénéficie d’aucun programme de conservation dédié à l’espèce.

Il y a seulement quelques jours, le gouvernement australien a annoncé un plan d'investissement de 18 millions de dollars afin de recenser sa population de koalas. Un programme critiqué par l'Australian Koala Foundation (AKF). Sa dirigeante a annoncé sur ABC avoir déjà communiqué une estimation du nombre de koalas aux autorités. Entre 43 000 et 80 000 individus selon elle, bien en dessous des estimations de 2016. Le temps presse pour cette espèce qui n’était classée que “préoccupation mineure” il y a encore quelques années.

Le projet Koala Forever, lancé par le WWF a pour objectif de doubler le nombre de koalas d'ici 2050 en reconnectant les forêts. L’ONG au sein de son programme Regenerate Australien Plan va investir 300 millions de dollars sur les 5 prochaines années pour restaurer les habitats.


Quokka (Setonix brachyurus)

Quokka (Setonix brachyurus) ©Dougal Townsend



Une lente reconstruction


L’Australie doit désormais faire face à l’avenir. Critiqué par Greenpeace sur son inaction écologique et des projets très controversés comme la mine de charbon de Carmichael. Le gouvernement australien, conservateur, est souvent pointé du doigt pour sa préférence pour l'économie au détriment de l'écologie.

En 2015, un incendie détruit 96 000 hectares à Northcliffe à l’Ouest de l’Australie. La zone abrite 600 quokkas (Setonix brachyurus). Seulement 39 survivront. En 2020, 272 quokkas sont observés. Une reconquête du territoire bien aidé par la migration de populations voisines. Toutefois le retour à la normale est estimé pour 2028 seulement !

Les habitats et les populations mettront des générations à se remettre des incendies de 2009 si d’autres catastrophes n'interviennent pas d’ici là.



Références :

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