![drill et mandrill](https://static.wixstatic.com/media/351c6f_1412afc0cdb84195b757f8d5eb17a194~mv2.jpg/v1/fill/w_980,h_653,al_c,q_85,usm_0.66_1.00_0.01,enc_auto/351c6f_1412afc0cdb84195b757f8d5eb17a194~mv2.jpg)
Drill (Mandrillus leucophaeus) et mandrill (Mandrillus sphinx) ©Zweer de Bruin, ©Katma0601
Une aire de répartition fragmentée
Le drill (Mandrillus leucophaeus) est un primate originaire des forêts humides d’Afrique de l’Ouest. La sous-espèce continentale, Mandrillus leucophaeus leucophaeus, est présente au Cameroun et au Nigéria. On estime à 1 000 - 1 200, le nombre de drills au Nigéria et 3 000 à 5 000 au Cameroun qui accueille 75% de la population mondiale.
L’autre sous-espèce, Mandrillus leucophaeus poensis, est endémique de l'île Bioko qui appartient à la Guinée Equatoriale. Il existe trois populations sur l’île, celle du centre et du nord sont très réduites contrairement à celle du Sud dont l’aire de répartition est plus étendue. On estime qu’il y aurait moins de 1 000 drills sur l'île Bioko. La majorité de cette population se trouve dans la réserve scientifique Grand Caldera (GCSR). C’est l’une des seules zones protégées de l'île.
Un primate méconnu
Le drill a été longtemps lié aux babouins (Papio sp). Pourtant, selon les dernières études, il est plus proche des mangabeys (Cercocebus sp). Il n’est pas rare de le voir s'associer avec ces derniers. Le mode de vie du drill est moins connu que son cousin le mandrill. C’est un omnivore opportuniste qui se nourrit principalement de fruits et de graines. Il reste principalement au sol pour se nourrir mais peut monter dans les arbres pour se reposer. Tout comme le mandrill, il existe un fort dimorphisme sexuel. Le mâle pèse en moyenne 25 kg contre 11,5 kg pour la femelle. Le drill possède une glande au niveau de la poitrine afin de marquer les branches.
![Groupe de drills (Mandrillus leucophaeus)](https://static.wixstatic.com/media/351c6f_8c3656cd839840b699fcd914be36c862~mv2.jpg/v1/fill/w_980,h_735,al_c,q_85,usm_0.66_1.00_0.01,enc_auto/351c6f_8c3656cd839840b699fcd914be36c862~mv2.jpg)
Groupe de drills (Mandrillus leucophaeus) ©Bernard Dupont
Braconnage et chasse
Le drill est classé “en danger” sur la liste rouge de l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN). Sur les 3 dernières générations, la population mondiale a baissé d’au moins 50%. Elle est même de 70% pour le drill de l'île de Bioko. La chasse et le braconnage pour sa viande est l’une des principales raisons. L’espèce est pourtant protégée dans les 3 pays où elle est présente mais la loi est difficile à appliquer.
Dans ces pays très pauvres, la viande d’animaux sauvages, appelée viande de brousse, est un véritable fléau à la fois pour la biodiversité mais aussi pour l’Homme. Bon nombre de maladies ont émergé suite à l’ingestion de ces viandes. C’est le cas d'Ebola qui se serait transmis après avoir consommé des chauves-souris, porteuses saines de de ce virus.
Consommer de la viande de primates, très proche de nous génétiquement, peut exposer à des virus, ce qu’on appelle zoonose. En l'occurrence, la variole du singe peut-être transmise. La viande de brousse s’exporte également, malheureusement, la direction des douanes des aéroports de Paris a annoncé avoir saisie 6 000 tonnes de viande de brousse en 2021.
Réduction de son habitat
La déforestation et la transformation de l’habitat représentent une autre menace pour le drill. Les forêts humides où il vit laissent place à des plantations de palmiers, de caoutchouc, de thé et de bananiers. Entre 2001 et 2021, le Nigéria a perdu 11,4 millions d’hectares de forêts ! En 2019, le directeur général de la Fondation nigériane de la Conservation (NCF) estimait que chaque année, 400 000 hectares de forêts étaient ratiboisés. La situation semble moins alarmante au Cameroun avec environ 3 600 hectares de forêts déboisés chaque année.
Des actions de conservation ?
Peu d’aires sont protégées et la loi est encore difficile à appliquer. Notamment sur le braconnage et la coupe de bois illégale. Sur l'île de Bioko, il n’y a pas de plan de gestion. Ce que préconise certains scientifiques avec également l’interdiction de la chasse au fusil. L’ONG Ecoguinea étudie les populations du centre et du nord de l'île. Quant à la population de la réserve scientifique de Grand Caldera, elle fait l’objet d’une attention particulière et un renforcement des mesures de protection et à venir.
Un élevage en captivité in-situ existe au Nigéria. Le Cameroun possède également une population captive. En Europe, l’espèce fait l’objet d’un programme d’élevage, appelé EEP. Ce programme est constitué d’une centaine de drills. Il est coordonné par le zoo de Munich en Allemagne.
![Mandrill (Mandrillus sphinx)](https://static.wixstatic.com/media/351c6f_e0cfb5426c484ae08fdf8a8b7c0d55eb~mv2.jpg/v1/fill/w_980,h_658,al_c,q_85,usm_0.66_1.00_0.01,enc_auto/351c6f_e0cfb5426c484ae08fdf8a8b7c0d55eb~mv2.jpg)
Mandrill (Mandrillus sphinx) ©Matt Sabbath
Quelle situation pour son cousin le mandrill ?
Le mandrill (Mandrillus sphinx) est plus connu par ses couleurs vives mais également par sa représentation dans la pop-culture. Vous aurez peut-être reconnu l’espèce de Rafiki, personnage du dessin animé Le Roi Lion. Le mâle est beaucoup plus imposant que la femelle pour se protéger des rivaux et des prédateurs. Une fois adulte, il possède un bande rougeâtre qui part des narines jusqu’entre les 2 yeux. Cette bande est entourée de 2 bosses striées bleu clair. Plus les couleurs sont vives, plus le niveau hiérarchique est élevé et meilleure est sa santé. Le mandrill vit en harem, un petit groupe composé d’un mâle dominant et de plusieurs femelles avec lesquelles il s’accouple.
L’aire de répartition est plus au sud que le drill. Elle chevauche le Cameroun, le Gabon, la Guinée Equatoriale et le Congo. Il vit dans les forêts humides. Malheureusement, tout comme son cousin, le braconnage et la déforestation sont les principales menaces de l’espèce. Le mandrill est classé “vulnérable”, il est donc légèrement moins menacé que le drill.
Références :
UICN
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