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Photo du rédacteurThibaut Pilatte

L'oréotrague, une minuscule antilope adepte des rochers


Oréotrague (Oreotragus oreotragus)

Oréotrague (Oreotragus oreotragus) ©Josh More



Taxonomie et aire de répartition


L'oréotrague (Oreotragus oreotragus) est une antilope africaine encore mal connue. 11 sous-espèces sont généralement reconnues mais le manque d'étude génétique et la non définition des frontières géographiques compliquent la donne. Les femelles Oreotragus oreotragus schillingsii possèdent généralement des cornes contrairement aux autres sous-espèces. L'aire de répartition de l'oréotrague se divise en deux parties: elle s'étend de l'Angola à l'Afrique du Sud et du nord-ouest du Soudan jusqu'à l'Afrique du Sud. La sous-espèce Oreotragus oreotragus porteousi est la seule menacée. Son aire de répartition est fragmentée en plusieurs populations au Nigeria et République centrafricaine. On estime qu'il reste aujourd'hui 2 500 individus matures de cette sous-espèce, c'est-à-dire en âge de se reproduire. Toutefois, il n'y a aucune information sur la population de la République centrafricaine depuis 1990 et les dernières études remontent à 1999. Le parc national de Gashaka Gumti est la seule aire protégée où elle se reproduit et où elle est protégée. Cette sous-espèce est menacée par la chasse pour sa viande mais aussi comme trophée. Globalement l'espèce quant à elle n'est pas menacée puisque son aire de répartition est vaste et que les populations sont stables. Environ 40 000 individus matures s’observent dans de nombreuses aires protégées.


Aire de répartition de l’oréotrague (Oreotragus oreotragus) ©UICN



Un vrai grimpeur


L'oréotrague vit dans les terrains rocheux et montagneux à proximité des zones de brousse et des falaises. En Éthiopie, on le retrouve jusqu'à 4300 m d'altitude. Ces terrains difficiles d'accès permettent à l'oréotrague d'éviter la compétition avec le bétail domestique. Son corps trapu et son arrière-train sont adaptés à la survie sur les rochers d'où son nom Klipstringer qui signifie en afrikaans “sauteur de roche”. L'oréotrague a de nombreux prédateurs et cet habitat ouvert ne l'aide pas à se camoufler. Sa technique de survie est tout autre, lorsqu'un prédateur se présente il se fige puis si le prédateur s'avance, il court se mettre à l'abri en hauteur. Les léopards, les chacals, les hyènes, les renards, les babouins hamadryas ou encore les rapaces représentent les principaux dangers.


Oréotrague (Oreotragus oreotragus)

Oréotrague (Oreotragus oreotragus) ©Blake Matheson



Comportement


L'oréotrague peut vivre de façon solitaire, en couple monogame ou encore en groupe familial. Il est extrêmement territorial et défend son territoire en effectuant des démonstrations de force. En dernier recours, il est capable de se battre en utilisant ses cornes. Ces dernières ont une taille moyenne de 10 cm.

La femelle met au monde un petit tous les 16 mois. Après une gestation de 6 mois, 1 petit de 1 kg né alors. Il reste caché dans les rochers et dans la végétation jusqu'à ses 2 ou 3 mois. Le sevrage se termine à l'âge de 4 ou 5 mois et il atteint la maturité sexuelle à 7 mois. Au bout d'un an il devient alors adulte. Si c'est un mâle il quittera rapidement ses parents, une femelle quant à elle peut rester quelques mois supplémentaires. L'oréotrague peut être aussi bien diurne que nocturne mais il est principalement actif tôt le matin et tard dans l'après-midi. La journée, il se cache généralement pour éviter les fortes chaleurs. Comme toutes les autres antilopes africaines, ses poils sont creux et lisses. Ils assurent une bonne isolation contre la chaleur rayonnante. La couleur du pelage varie du jaune brun au gris en fonction de l'origine de l'individu et de la sous-espèce..



Alimentation


L'oréotrague a un régime alimentaire frugivore et folivore. Il possède un petit estomac et de ce fait, il se nourrit de plantes hautement nutritives. Si ces ressources venaient à manquer, il se rabat sur des plantes moins riches. Lorsque la nourriture est en abondance, les déplacements se font plus rares. Il boit très peu et trouve de l’eau dans son alimentation ou avec la rosée du matin.



Références :

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