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Photo du rédacteurThibaut Pilatte

La chèvre des montagnes Rocheuses, une grimpeuse hors pair


Chèvre des montagnes Rocheuses (Oreamnos americanus) 

Chèvre des montagnes Rocheuses (Oreamnos americanus) ©sbaxter



Un habitat hostile


La chèvre des montagnes Rocheuses (Oreamnos americanus) vit en Amérique du Nord. Son aire de répartition naturelle s’étend du Sud-Est de l’Alaska à l’Etat de Washington. Elle est également présente dans le Montana et l’Idaho. Elle a été introduite en Dakota du Sud et dans le Colorado. Les montagnes Rocheuses sont une chaîne de montagnes aux Etats-Unis et au Canada. Comme le nom de l’espèce l’indique, c’est sur ce massif que vit ce caprin. La chèvre des montagnes Rocheuses vit jusqu’à 4 000 mètres d’altitude ! Certaines populations sont sédentaires mais d’autres migrent au cours l’année. En hiver, les chèvres descendent en basses altitudes pour avoir de meilleures conditions climatiques et accéder plus facilement à la nourriture. L’espèce se nourrit principalement d’herbe, de mousse, de lichen et d’autres végétaux. Sa consommation d’eau provient majoritairement de sa nourriture. 

Les conditions climatiques ont un gros impact sur Oreamnos americanus. Lorsque le temps est mauvais, les chèvres restent inactives. Des chutes de neiges importantes peuvent augmenter le taux de mortalité. Ainsi, sur le canal de Lynn, la population de chèvres a baissé de 45% sur 5 ans du fait de la chute de neige en très grande quantité. La neige recouvre les plantes et la nourriture se raréfie. 



Une forte adaptation 


Pourtant la chèvre des montagnes Rocheuses a développé une forte adaptation à ce milieu inhospitalier. Son pelage blanc permet de se camoufler dans la neige. Elle vit dans un milieu relativement hors de portée de l’urbanisation, ainsi protégé de l’Homme. La femelle donne naissance sur des falaises escarpées pour limiter la prédation. Le puma, les ours, les rapaces, le loup ainsi que le lynx sont les principaux prédateurs. Le pelage épais de la chèvre lui permet de résister aux vents violents et aux températures glaciales de son milieu. Il se renouvelle une fois par an au début de l’été, ce qui lui permet d’affronter les différentes saisons. 


Chèvre des montagnes Rocheuses (Oreamnos americanus)

©sbaxter



Une sociabilité complexe


Il existe un léger dimorphisme sexuel au sein de l’espèce. Les mâles sont légèrement plus imposants que les femelles (61 à 81 kg contre 56 à 70 kg). Les 2 sexes possèdent des cornes noires, les mâles ont tendance à avoir des cornes plus longues. 

Mâles et femelles vivent dans des groupes séparés. Les mâles sont solitaires ou vivent en groupes de mâles célibataires.Pendant la saison des amours, les mâles se battent en donnant des coups de cornes sur les flancs de leurs adversaires. La femelle donne naissance en général à 1 petit, rarement 2. En captivité, un cas de triplé a même été observé. Les jeunes restent dans les groupes de femelles. Les jeunes mâles rejoignent ces groupes de mâles célibataires au printemps. Plusieurs groupes peuvent se rassembler pour former des bandes et dépasser les 100 individus. 



Une espèce non menacée mais avec des problématiques


La chèvre des montagnes Rocheuses a été décrite en 1816 et souvent confondue avec le mouflon de Dall (Ovis dalli), un caprin avec un pelage blanc mais ses cornes sont recourbées. Comme décrit précédemment, l’habitat de la chèvre des montagnes Rocheuses est protégée par l’Homme par son inaccessibilité et l’espèce n’est pas considérée comme menacée. Les populations sont importantes, on considère qu’il reste entre 48 000 et 62 000 chèvres matures. 

Elle est donc peu protégée et chassée couramment. Le taux de mortalité infantile est très élevé et les femelles ne donnent naissance qu’à partir de 4 ans. Le prélèvement d’une femelle sexuellement mature est un problème pour les dynamique de population. L’espèce semble assez farouche, la présence d'hélicoptère peut être préjudiciable pour l'espèce. Sur le long terme, le réchauffement climatique pourrait poser problème. 

L’introduction de chèvres en Dakota du Sud et dans le Colorado a un impact négatif sur l’environnement. Les chèvres détruisent la faune locale qui ne s’est pas adaptée à sa présence. D’où également la politique de prélèvement dans certaines zones. 



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