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Photo du rédacteurThibaut Pilatte

La seule araignée entièrement aquatique, l'argyronète


Argyronète (Argyroneta aquatica)

Argyronète (Argyroneta aquatica) ©Daniele Seglie



Description


L’argyronète (Argyroneta aquatica) a l'abdomen et le céphalothorax brun sombre. Ses pattes sont plus claires. Le dimorphisme sexuel est commun chez les araignées, chez les autres espèces ce sont en général les femelles qui sont plus grandes mais pas chez l’argyronète. Le mâle mesure entre 7,8 et 18,7 mm contre 7,8 à 13,1 mm chez la femelle. Son corps est également plus long, le rendant ainsi meilleur à la plongée. Cette araignée peut vivre environ 2 ans.



Taxonomie et habitat


L’espèce a été découverte en 1758 mais sa classification n’a jamais été claire. Certains auteurs la classent dans la famille des Dictynidae quand d’autres la rangent dans la famille des Cybaeidae.

Son aire de répartition s’étend de l’Europe à la Sibérie et l’Asie centrale. Une population a été découverte au Japon et identifiée comme une sous-espèce, Argyroneta aquatica japonica.



Une plongeuse hors pair


Bon nombre d’araignées sont capables de s’immerger dans l’eau mais l’argyronète est la seule à être principalement aquatique. Elle n’est que très rarement hors de l’eau. La traduction de son nom anglais, “araignée cloche de plongée” est évocatrice. Proche de la surface, elle tisse une toile qu’elle accroche à la végétation avant de la remplir d’air. Elle plonge par la suite avec cette cloche. Elle sert alors de réserve d’air et de refuge à l’araignée. C’est à l’intérieur de cette cloche qu’elle se repose, qu’elle mue, qu’elle chasse ou encore qu’elle hiberne de novembre à février. Les mâles peuvent également utiliser des coquilles d’escargots vides pour s’y réfugier.

Autre fait incroyable, cette cloche respire ! Le dioxyde de carbone est expulsé dans l’eau. Toutefois, au fil du temps, l'équilibre entre l’oxygène et le dioxyde de carbone s'estompe et l’argyronète doit remonter à la surface afin de récupérer de l’air et alimenter à nouveau sa cloche. Les poils situés sur l’abdomen permettent d'emprisonner l’air, donnant ainsi un aspect argenté à l’araignée. La présence de poils évite aussi que l’eau ne pénètre dans son corps.

L’argyronète est l’araignée étudiée avec la densité de trachées la plus élevée et avec la fréquence cardiaque la plus faible. Conséquences d’une adaptation à la vie aquatique.




Reproduction


La période de reproduction a lieu du printemps à l’automne. Pour s’accoupler, le mâle rejoint la cloche de la femelle. Elle pond alors un cocon d’une centaine d'œufs à l’intérieur de sa cloche. Les petits sortent au bout d'une période d’incubation de 3 semaines. Ils restent ensemble 2 semaines, muent, puis se séparent. Certains restent dans l’eau quand d’autres remontent à la surface.


Argyronète (Argyroneta aquatica)

Argyronète (Argyroneta aquatica) ©Яков Любченко



Alimentation


L’argyronète se nourrit principalement d’insectes, d’autres araignées ainsi que de crustacés qu’elle digère à l’intérieur de sa cloche. L’argyronète a un impact bénéfique sur la régulation des larves de moustiques.



Situation


Les rencontres avec l’Homme sont rares du fait de son mode de vie aquatique. Son venin est inoffensif mais sa morsure reste tout de même douloureuse. Bien que peu d’études existent sur l’évolution des populations, elle est classée “en danger” sur la liste rouge des araignées du Nord et du Pas-de-Calais.



Références :



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