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  • Photo du rédacteurThibaut Pilatte

Le martin-pécheur d'Amazonie, sentinelle contre la pollution

Il existe des dizaines et des dizaines d’espèces de martins-pêcheurs (114 en comptant les martins-chasseurs). Le martin-pêcheur d’Amazonie (Chloroceryle amazona) est l’un des nombreux alcédinidés d’Amérique du Sud. Découvert par l’ornithologue anglais John Latham en 1790, on le retrouve en Amérique du Sud et Amérique Central, de l’Argentine au Mexique.


Martin-pêcheur d’Amazonie (Chloroceryle amazona)

Martin-pêcheur d’Amazonie mâle (Chloroceryle amazona) ©Gerry Zambonini



Comportement


Le martin-pêcheur d’Amazonie arbore un plumage vert et blanc. Le mâle possède une tache rousse au niveau du torse. Sédentaire, il vit près des rivières larges et dans les lagunes boisées. S'il est généralement moins abondant en altitude que les autres espèces, des observations à 1780m au Guatemala et 2500m au Vénézuéla ont tout de même été enregistrées.

Comme la plupart des martins-pêcheurs, il chasse à l'affût depuis un perchoir avant de plonger pour capturer poissons et crevettes. Des observations rapportent qu’il peut également utiliser le vol stationnaire à l’image du faucon.

La reproduction a lieu pendant la saison sèche. Les couples se forment en général pour plusieurs années. Une cavité est alors creusée dans la berge pour servir de nid. La femelle pond 3 à 4 œufs et les couve pendant 22 jours. Le couple se charge ensuite de nourrir à tour de rôle les juvéniles.



Espèces semblables


Le martin-pêcheur d’Amazonie est la plus grande espèce du genre (30cm). Très ressemblant, le martin-pêcheur vert (Chloroceryle americana) est toutefois plus petit (18-20cm). De même pour le martin-pêcheur bicolore (Chloroceryle inda) (24cm) et le martin-pêcheur nain (Chloroceryle aena) mesurant 13cm et dont le plumage est également bien différent. Ils partagent sensiblement la même aire de répartition que le martin-pêcheur d’Amazonie.


C. americana ©Charles J Shar - C. inda © Tomb Benson - C. Aena



Population


Le martin-pêcheur d’Amazonie est classé en “préoccupation mineure” par l’UICN et n’encourt pas de risque d’extinction à terme, car il conserve une aire de répartition gigantesque et un nombre d’individus très élevé. Sa densité varie beaucoup selon les régions. Si la population reste stable, il faut tout de même souligner un déclin de plus de 10% sur les 3 dernières générations selon l’UICN.


Martin-pêcheur d’Amazonie mâle (Chloroceryle amazona)

Martin-pêcheur d’Amazonie mâle (Chloroceryle amazona) ©Bernard Dupont



Rôle écologique


Si les martins-pêcheurs sont souvent réputés pour être de bons indicateurs environnementaux, différentes études démontrent que c’est aussi le cas du martin-pêcheur d’Amazonie. Étant au sommet de chaîne alimentaire, l’espèce est très sensible aux moindres perturbations. Des scientifiques ont par exemple retrouvé du mercure dans les organes de différents oiseaux.

La pollution au mercure contamine les poissons et crevettes puis les martins-pêcheurs. Des scientifiques préconisent ainsi d’utiliser l’espèce comme “sentinelle” au Pantanal, célèbre hotspot de biodiversité du Brésil.

La densité de population peut correspondre à l’état des cours d’eau. Il est arrivé que certains spots soient abandonnés du fait de la pollution et de la dégradation de l’habitat.



Références :



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