Wallaby des rochers à queue annelée (Petrogale xanthopus) en milieu sauvage ©Donald Hobern
Le wallaby des rochers à queue annelée ou pétrogale à pieds jaunes (Petrogale xanthopus) fait partie de la famille des kangourous (macropodidés). Facilement reconnaissable avec son poil jaunâtre, il aime les espaces rocailleux. Comme une grande partie de la faune australienne, il est menacé par les perturbations de son habitat, l'introduction d’espèces non indigènes mais aussi des incendies comme ceux de 2019.
Un wallaby haut en couleur
Le wallaby des rochers à queue annelée est l’une des espèces de marsupiaux les plus colorées. Son dos est gris, ses avant-bras, ses pattes et sa queue sont jaune-roux. Sa queue possède également des anneaux bruns, d’où son nom. Une ligne blanche sous les yeux et son ventre clair complètent sa palette.
Il existe un dimorphisme sexuel, c'est-à-dire une différence entre les mâles et les femelles. Les mâles sont plus grands et plus lourds. Ils peuvent atteindre un maximum de 80 cm pour 11 kg contre 60 cm et 6 à 7 kg pour les femelles.
Ecologie et Comportement
Le wallaby à queue annelé vit en petits groupes atteignant une vingtaine d'individus la plupart du temps. Cependant de grands groupes rassemblant plus de 100 wallabies ont déjà été observés ! Le groupe se compose de femelles et de leurs petits, un mâle dominant et plusieurs mâles sous-dominants.
Pour éviter les fortes chaleur, il reste à l’abri la journée dans les crevasses. Il sort en fin d’après-midi et la nuit pour se nourrir. C’est un brouteur, son régime alimentaire se compose de plantes herbacées et d’arbustes.
A l’instar de ses cousins marsupiaux, le temps de gestation chez cette espèce est très court, seulement 1 mois. Le petit ne sortira de la poche marsupiale qu’au bout de 6 mois. La femelle peut se reproduire dès la mise bas. Elle peut donc avoir 2 petits dans la poche en même temps. Ses 2 tétines peuvent donner un lait différent, plus adapté à l’âge de chaque petit !
Aire de répartition du wallaby à queue annelée capture d’écran ©UICN
Un habitat particulier
Son habitat se compose de falaises, de crevasses et de sols rocailleux. On retrouve ce wallaby proche des sources d’eau.
2 sous-espèces sont reconnues avec au total 3 populations :
- P. x. xanthopus est présent en Australie-méridionale et en Nouvelles-Galles du Sud. La population d’Australie-méridionale est la plus importante avec 6 000 individus contre 100 en Nouvelles-Galles du Sud.
- P. x celeris est endémique du Queensland. La taille actuelle de la population est inconnue. Elle fut estimée à 5 000 à 10 000 individus en 1993. Un recensement plus récent est donc nécessaire.
Habitat type du wallaby à queue annelé au Ikara-Flinders Ranges National Park © L. J. Labarthe
Une espèce menacée
Autrefois, l’aire de répartition du wallaby des rochers à queue annelée était bien plus importante. A partir de la colonisation européenne et jusqu’en 1920, l’espèce est fortement chassée pour sa peau. La transformation de son habitat et l’introduction d’espèces animales forment aujourd’hui les plus grandes menaces. Ce macropodidé est en concurrence avec des espèces domestiques telles que le mouton, la chèvre ou le lapin. Les chats et les renards, introduits par l'Homme, font des ravages parmi la faune australienne, y compris les wallabies.
Les feux de forêts en Australie constituent une nouvelle menace. Pour rappel, une série d’incendies avait dévasté l’Australie en 2019. Selon le rapport du WWF, publié en 2020, 3 milliards d'animaux avaient péri !
La population totale du wallaby à queue annelée est estimée à 10 000 individus matures (en âge de se reproduire). L’espèce est classée “quasi-menacé” sur le site officiel de l’Union International pour la Conservation de la Nature, toutefois, plusieurs sources dont l’Australian Wildlife Conservancy lui donne le critère “vulnérable”. La tendance est difficile à estimer car certaines populations augmentent quand d’autres diminuent.
Conservation
L’espèce fait l’objet de mesures de conservation notamment par l’organisme Australian Wildlife Conservancy. En plus de protéger l’habitat du wallaby des rochers à queue annelé, l’ONG tente de réduire les menaces en contrôlant les populations de chèvres et de renards.
Plusieurs programmes d’élevages en captivité existent et permettent de faire de la réintroduction. Selon l’UICN, ce projet semble réussir et d’autres actions de ce type devraient avoir lieu.
Un autre programme d’élevage en captivité, en Europe (EEP), est coordonné par le Zoo de Mulhouse, il rassemble une dizaine d’institutions.
Références :
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