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  • Photo du rédacteurThibaut Pilatte

Les potosinés quésako ?


Olingo du Nord (Bassaricyon gabbii)

Olingo du Nord (Bassaricyon gabbii) au Costa Rica ©Greg Basco

Classification et clarification

Une petite révision de la taxonomie est nécessaire avant d’aborder en détails les différentes espèces. Les potosinés (Potosinae) sont une sous-famille des procyonidés (Procyonidae), famille de carnivores regroupant notamment les coatis et ratons laveurs. Les potosinés sont composés de 5 espèces : 3 d’olingos, le kinkajou (Potos flavus) et l’olinguito (Bassaricyon neblina).

Les olingos, très méconnus, ont été découverts seulement en 1876 en Amérique Centrale et en 1880 en Amérique du Sud. Le kinkajou, souvent confondu avec les olingos, se différencie par une queue préhensile dont il peut se servir comme d’un cinquième membre. Similaire aux coatis, ils auraient divergé il y a environ 10 millions d’années. Le manque d’intérêt de la part des scientifiques pour cette famille et la difficulté d’observer ces animaux nocturnes font que la taxonomie était jusqu’à récemment incomplète. En 2013, Kristofer Heigen et d’autres scientifiques éclaircissent certaines zones d’ombre sur les potosinés. L’olinguito (Bassaricyon neblina) est alors découvert. Physiologiquement, il est plus petit que les autres espèces de son genre, les olingos. Si le mystère des olingos semble en partie résolu, ces chercheurs mettent en avant le manque de connaissances chez les coatis et le kinkajou.

Les membres des potosinés sont donc :

  • Le kinkajou (Potos flavus) divisé en 7 sous-espèces

  • L’olinguito (Bassaricyon neblina) divisé en 4 sous-espèces

  • L’olingo des plaines de l’Est (Bassaricyon alleni)

  • L’olingo des plaines de l’Ouest (Bassaricyon medius)

  • L’olingo du Nord (Bassaricyon gabbii)

Aire de répartition des olingos et de l’olinguito (données ©UICN)

Comportement et écologie

On sait très peu de choses sur les olingos et l’olinguito. Il semblerait qu’ils partagent le même régime alimentaire que le kinkajou à savoir des fruits, des insectes et le nectar des fleurs. L’ingestion des graines contenues dans les fruits en font de formidables disséminateurs. Appelés singes de nuits par les autochtones, ils ont un régime similaire aux autres primates du Nouveau-Monde. Le fait que les potosinés soient nocturnes leur procure une niche écologique incroyable; il y a peu de concurrence la nuit, les douroucoulis (Aotus sp) sont en effet les seuls primates nocturnes d’Amérique du Sud.

Menaces

Aussitôt découvert, l’olinguito (Bassaricyon neblina) est classé “quasi-menacé” par l’UICN. Son aire de répartition est relativement réduite et il est victime de la déforestation. L’espèce aurait perdu 42% de son habitat. Les autres espèces de potosinés ne sont pas menacées et sont classées en “préoccupation mineure”. Cependant, le kinkajou est parfois victime du trafic illégal, il peut être utilisé comme animal de compagnie en Amérique du Sud mais aussi dans le monde entier. Des images affligeantes de Paris Hilton promenant son kinkajou en laisse avaient fait le buzz. Non seulement c’est une menace pour l’espèce et une maltraitance d’un animal nocturne, mais c’est aussi un danger pour l’Homme en captivité. ll peut facilement attaquer et la star américaine en a d’ailleurs fait les frais avec une morsure. Sa place ne serait-elle pas uniquement dans son milieu naturel ?

Références :

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