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  • Photo du rédacteurThibaut Pilatte

L'indri, le plus grand des lémuriens est menacé


Indri (Indri indri)

Indri (Indri indri) ©Phil Boyle

L’indri (Indri indri), également appelé babakoto par les malgaches, est l’un des plus grand lémurien et le seul à ne pas avoir de queue. 2 populations distinctes occupent le nord-ouest de l’Île. Monogame et diurne, il vit en petits groupes. Son alimentation est très variée et se compose de fruits, graines, bourgeons, fleurs et d’écorces. L’espèce est réputée pour ses talents de vocalisation. Les groupes chantent à l'unisson et se répondent entre eux. Selon certaines études, de nombreuses informations sont ainsi diffusées : danger éventuel, limites du territoire ou encore le potentiel reproducteur d’un individu. Les jeunes chanteraient “faux” pour se démarquer des autres. La mère donne naissance à 1 petit tous les 2/3 ans en mai ou en juin. L’indri atteint la maturité sexuelle à 7 ou 9 ans.


Chant de l'indri



Menaces


L’espèce est classée “en danger critique d’extinction” par l’UICN depuis 2014. Les raisons sont nombreuses : déforestation, agriculture sur brûlis, exploitation forestière, chasse illégale, fragmentation de l’habitat et isolement génétique des populations.

L’indri est chassé pour sa peau et sa viande, plusieurs cas de braconnages ont été rapportés par les malgaches. Certains individus auraient même été exportés pour le trafic illégal. L’espèce est pourtant inscrite à l’Annexe I de la CITES et donc protégée.

Les prévisions pour Madagascar sont catastrophiques, l’Île aurait perdu 37% de sa forêt entre 2013 et 2014 selon l’UICN. Aujourd’hui 46% de la forêt est à -100m de la lisière. Les pires scénarios prévoient une déforestation de 93% pour 2070.


Indri (Indri indri)

Indri (Indri indri) ©Franky-M



Conservation


L’espèce vit dans 18 aires protégées, pourtant il est parfois difficile de faire respecter la loi et une dégradation des aires n’est pas rare. Des campagnes de sensibilisation sur la chasse sont recommandées par l’UICN.

Depuis quelques années le festival Indri à Andasibe promeut le tourisme communautaire local avec l’indri comme effigie. 340 individus répartis en 40 groupes rendent effectivement facile son observation. L’indri est aussi le symbole du GERP, un groupe d’étude et de recherche sur les primates de Madagascar.

Il n’existe pas d’indri en captivité à part lié au trafic illégal. Il n’y a pas eu de succès d'élevage de cette espèce, son alimentation très variée (60 espèces de plantes différentes) rend la captivité impossible. Les actions de conservation in-situ sont donc les seules à pouvoir sauver l’espèce.


Références


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