Otarie de Nouvelle-Zélande (Phocarctos hookeri) ©Dianne Clarke
Au total, il existe 16 espèces d’otaries contemporaines dont une, l’otarie du Japon (Zalophus japonicus) considérée comme éteinte. Nous reviendrons sur sa disparition ainsi que sur la biologie et les menaces des otaries actuelles.
Description
Bien souvent l’otarie est confondue avec le phoque. Pourtant, il existe plusieurs différences notables. Tout d’abord, l’otarie possède un pavillon externe pointu au niveau des oreilles, au contraire du phoque où seul l’orifice auditif est visible. L’otarie vit dans l’océan Pacifique et les eaux australes, le phoque quant à lui occupe les eaux polaires et subarctiques. Certaines populations vivent toutefois dans des eaux tempérées. L’otarie peut se déplacer sur ses nageoires, le torse relevé. Le phoque en est incapable et se déplace en rampant ou en effectuant des petits bonds.
La taille des otaries varie selon les espèces, elles partagent tout de même un dimorphisme sexuel important. Le mâle est beaucoup plus grand et plus gros que la femelle. Une fois adulte, il possède une crête sagittale. Ainsi, chez l’otarie de Californie (Zalophus californianus), le mâle mesure 2,2 à 2,4 m pour un poids maximal de 390 kg contre une taille de 1,8 à 2 m pour un poids maximal de 110 kg pour la femelle. Certaines espèces comme l’otarie de Steller (Eumetopias jubatus) sont plus grosses, le mâle peut même atteindre 1 t !
Jeune otarie à fourrure du Nord (Callorhinus ursinus) ©John Garrett
Biologie
L’otarie vit sur les côtes de l’océan Pacifique et des eaux australes. Elle se repose sur les rochers et plonge dans l’eau pour chasser. Elle se nourrit principalement de poissons, de mollusques et de crustacés. Certaines espèces se nourrissent également de manchots. L’otarie peut compter sur sa bonne vue aquatique et ses moustaches appelées vibrisses pour chasser. Ces dernières auraient la même sensibilité que nos doigts et permet de se repérer quand la lumière est faible.
La femelle met au monde 1 petit après 11 à 12 mois de gestation, il naît entièrement noir pour se camoufler sur les rochers sombres.
Les mâles sont polygames, ils possèdent un harem de plusieurs femelles et un territoire qu’ils protègent.
Otarie du Japon (Zalophus japonicus) naturalisée ©Nkensei
L’extinction de l’otarie du Japon
L’otarie du Japon (Zalophus japonicus) a été longtemps considérée comme une sous-espèce de l’otarie de Californie (Zalophus californianus), mais plusieurs études ont confirmé leur séparation. Elle vivait sur les côtes de la Corée du Sud, de la Corée du Nord, du Japon ainsi que de la Russie au sud du Kamtchatka. Au milieu du 19 ème siècle, les populations étaient de 30 000 à 50 000 individus. Bien que sa chasse ait toujours existé, la modernisation de cette pratique a rapidement entraîné une baisse drastique des effectifs. Sa fourrure, ses moustaches, ses organes internes ainsi que son huile étaient très recherchés. En moyenne 15 000 otaries sont tuées chaque année entre 1904 et 1941. En 1950, il ne reste alors plus que 300 otaries du Japon. Le dernier recensement fiable fait l’état d’une colonie de 50-60 individus sur l'île de Takeshima, entre le Japon et la Corée du Sud. Ce sont les dernières observations confirmées de l’espèce. En 1974 et 1975, des otaries du Japon auraient été vu mais cela n’a jamais été validé, il aurait pu s’agir en réalité d’otaries de Californie (Zalophus californianus). Bien que les pays où vivait l’otarie du Japon cherchent désespérément des survivants et que cette probabilité reste faible, la plupart des institutions scientifiques considèrent l'espèce comme éteinte. Un projet d’introduire des otaries de Californie (Zalophus californianus) est à l’étude.
Otaries de Steller (Eumetopias jubatus). A noter le dimorphisme sexuel, le mâle est bien plus gros que les femelles ©Rolf Lawrenz
Menaces
Sur les 15 espèces otaries contemporaines, 6 espèces sont menacées :
l’otarie à fourrure des galapagos (Arctocephalus galapagoensis), classée “en danger”
L’otarie à fourrure du Nord (Callorhinus ursinus), classée “vulnérable”
L’otarie de Steller (Eumetopias jubatus), classée “quasi-menacée”
L’otarie d’Australie (Neophoca cinerea), classée “en danger”
L’otarie de Nouvelle-Zélande (Phocarctos hookeri), classée “en danger”
L’otarie des Galapagos (Zalophus wollebaeki), classée “en danger”
Bien souvent ce sont les mêmes menaces qui reviennent. La surpêche raréfie les stocks de poissons, ce qui impacte les otaries qui se retrouve privée de l’une de ses plus importantes sources de nourriture. Le manchot, proie de certaines espèces d’otaries, est également menacé par ce phénomène. C’est donc toute la chaîne alimentaire qui s’effondre à la base. Autre phénomène lié à la pêche, de nombreuses otaries se retrouvent piégées dans les filets de pêche, attirées par les poissons et meurent noyées.
La pollution de l’eau représente un danger pour les otariidés, notamment la pollution plastique avec de nombreux emballages. Les marées noires sont également dévastatrices et impactent en général toute la faune maritime.
La plupart des espèces d’otaries sont protégées mais ce n’est pas toujours le cas. En Namibie a lieu un massacre traditionnel de ces mammifères. Un peu comme aux Îles Féroé avec les dauphins, chaque année, une battue a lieu pour exterminer un grand nombre otaries à fourrure d'Afrique du Sud (Arctocephalus pusillus). L’ONG Sea Sheperd parle de 91 000 otaries tuées chaque année dont 85 000 bébés. Toujours selon l’association, cette tradition macabre perdure à cause d’un seul homme, Hatem Yavuz. Il achète les peaux à 7$ l’unité pour faire des manteaux. Les plus chers peuvent atteindre jusqu’à 30 000$ ! Un sacré business.
Otarie à fourrure du Nord (Callorhinus ursinus), un faciès très particulier avec un museau court ©Cory Gregory
Des otaries à l’armée ?
La force spéciale de la marine de guerre des Etats-Unis, appelée Navy Seals, lance un programme aux débuts des années 1960. Il comprend l’utilisation de mammifères aquatiques à des fins militaires. Ainsi dauphins, phoques et otaries sont employés pour des missions en Irak, alors que la guerre fait rage. Les otaries sont entrainées à déminer et récupérer les explosifs ainsi que repérer les plongeurs ennemis.
D'autres types d’animaux comme des requins et raies font également partie du programme.
Bien sûr, ce projet déclenche un tollé chez les associations animaliste comme PETA qui considère leur utilisation comme cruelle. L’armée s’est défendu par la suite de toute action militaire en mettant en avant un projet scientifique selon eux.
Références:
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