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  • Photo du rédacteurThibaut Pilatte

Un faisan endémique de l'Ile de Palawan, l'Eperonnier napélon


éperonnier napoléon (Polyplectron napoleonis)

Eperonnier napoléon (Polyplectron napoleonis) ©Stuart Richards



L’éperonnier napoléon (Polyplectron napoleonis), membre de la famille des faisans (phasianidés), est endémique de l'île de Palawan aux Philippines. Son nom vient du fait qu’il a été découvert en 1831, soit la date du 10 ème anniversaire de la mort de Napoléon. La transformation de son habitat et les persécutions humaines fragilisent l’espèce malgré sa protection.



Physique et comportement


L’éperonnier napoléon est un petit oiseau. Il pèse 250 à 500 grammes. Son espérance de vie est d’environ 15 ans.

Comme tous les fasianidés, il existe un fort dimorphisme sexuel. Le mâle a une huppe verte. Il possède un cou et des ailes noires avec des reflets bleu-vert. La queue est composée de rectrices grises avec des ronds bleus entourés de noir et de blanc. Les femelles, quant à elles, sont plus petites et entièrement brunes.

L’oiseau se nourrit de noix, de graines, de fruits, de feuilles et de racines. Il est également insectivore.



Reproduction


L’éperonnier napoléon séduit la femelle en paradant. Lors de sa danse, il déploie sa queue à l’image du paon bleu (Pavo cristatus). Toutefois, si la chorégraphie reste importante, elle n’est pas le seul critère. Le mâle tient aussi un morceau de nourriture dans son bec afin de séduire sa dulcinée. C’est un élément déterminant dans le choix de la femelle. Bien que l’espèce est considérée comme monogame, les scientifiques n’ont pas pu le démontrer à 100%.

Le nid est installé au sol ou en hauteur. 1 à 2 œufs sont couvés pendant 18 à 20 jours uniquement par la femelle. Le mâle participe seulement au nourrissage des jeunes.


éperonnier napoléon (Polyplectron napoleonis)

Parade de l'éperonnier napoléon (Polyplectron napoleonis) ©Chriest



Un habitat en sursis


Endémique de l'Île de Palawan, l'éperonnier napoléon fait face aux perturbations humaines. La population de l’Île frôle le million d’habitants. En 2020, la densité est de 64 habitants par km2 . Le taux de croissance démographique est très élevé avec 3,98% par an !

La pression de l’exploitation forestière est forte, y compris dans les zones protégées. Le défrichement intensif se poursuit et le nombre de demandes pour exploiter les ressources minières de l’Île explose. La couverture de forêt est encore importante puisqu’elle représente 56% de Palawan. Toutefois, la déforestation s’accélère. Entre 2000 et 2020, Palawan a perdu 14% de couvert forestier.

L'éperonnier napoléon est aussi victime de la chasse, bien que l’espèce soit protégée. A partir des années 1960, un commerce mondial d’éperonniers vivants se met en place. Il prend fin dans les 1980 avec l’inscription de l’oiseau à l’Annexe I de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) en 1975.

En 1995, l’espèce a fait l’objet d’une première estimation d’environ 10 000 oiseaux matures (en âge de se reproduire). Toutefois, il semblerait que les scientifiques aient sous-estimé le nombre d’individus. En réalité, il y aurait entre 20 000 et 50 000 oiseaux matures selon une étude réalisée en 2011. Cependant, les tendances confirment tout de même que la population serait en déclin.



Conservation


L’espèce est aujourd’hui classée “vulnérable” sur la liste rouge de l’Union International pour la Conservation de la Nature (UICN) et ne bénéficie pas de mesures de conservation dédiées. L’institution préconise de la sensibilisation auprès des populations locales pour faire évoluer les mentalités. Il est important de suivre les populations et de promouvoir l’extension de zones protégées. Il est recommandé de continuer à développer un élevage pour sauvegarder l’espèce.

L'éperonnier napoléon est relativement bien représenté en captivité. En Europe, environ 50 zoos le présentent et participent au programme européen d’élevage (EEP) coordonné par le Zoo de Jersey, institution renommée dans la conservation.



Références :

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