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Photo du rédacteurThibaut Pilatte

Une baisse des populations inquiétante chez l'aigle martial


Aigle martial (Polemaetus bellicosus)

Aigle martial (Polemaetus bellicosus) ©Nik Borrow



Présent dans une grande partie de l’Afrique


L’aigle martial (Polemaetus bellicosus) a une vaste aire de répartition. Celle-ci s'étend sur quasiment toute l’Afrique, excepté l’Afrique du Nord et l’Afrique équatoriale. Peu commun, il vit entre 0 et 3 000 m d’altitude. Il occupe les zones boisées ouvertes, les savanes arborées et les prairies buissonnantes. 



L’un des plus grands aigle d’Afrique 


L’aigle martial est l’aigle avec la plus grande envergure du continent africain. Elle varie entre 1,8 et 2,6 m pour 3 à 6 kg. En comparaison, l’aigle de Verreaux (Aquila verreauxii) et l’aigle couronné (Stephanoaetus coronatus) sont plus grands en taille mais plus petits en envergure. L’aigle martial adulte se reconnaît par son plumage clair au niveau des pattes et de la poitrine. Le reste des plumes sont brun foncé. L’immature est plus clair au niveau de la tête. Le plumage adulte est atteint vers l’âge de 7 ans. 

De par sa taille, l’aigle martial est au sommet de la chaîne alimentaire. 

Il peut s’attaquer à des oiseaux comme des pintades, des francolins etc… des reptiles tels les lézards et serpents mais aussi un grand nombre de mammifères. Ils peuvent être de petite taille comme les mangoustes mais aussi plus imposant avec les céphalophes, de petites antilopes. Le poids de ses proies varie entre 0,7 et 7,5 kg avec un record allant jusqu’à 32 kg. Chez les rapaces, les femelles étant plus grosses, elles chassent en général des proies de taille plus grande. L’aigle martial peut même s’attaquer à de jeunes félins comme le caracal, le léopard, le serval mais aussi le lion ! Il joue donc un rôle écologique important en régulant les populations de ces différentes espèces.


Aigle martial (Polemaetus bellicosus)

Aigle martial face à une antilope (Polemaetus bellicosus) Springbok ©Robert Simons



Un couple uni


L’aigle martial est monogame, c'est-à-dire en couple uni. En fonction de la quantité de nourriture, le territoire est plus ou moins vaste. Il peut s’étendre jusqu’à 300km2 mais fait en général moins de 20 km2.

Le couple se reproduit tous les 2 ans. Habituellement, la femelle pond 1 oeuf, 2 au maximum après 45 à 50 jours d’incubation. Le nid est imposant avec 1,2 à 1,5 m de diamètre pour 60 cm de profondeur. La maturité sexuelle est atteinte à l’âge de 4-5 ans. L’espérance de vie est estimée à 14 ans, toutefois, un aigle martial a été capturé 25 ans après avoir été bagué. 


Aigle martial (Polemaetus bellicosus)

Aigle martial (Polemaetus bellicosus) ©Burak Doğansoysal



Une espèce aujourd’hui menacée


Il n’y a pas de données précises mais la population globale est estimée à plusieurs dizaines de milliers. Malgré ce chiffre à première vue important, son aire de répartition est immense et les populations ont baissé entre 50 et 79% sur les 33 dernières années. Les observations de cet aigle se font de plus en plus rares surtout en Afrique de l’Ouest. Le déclassement de l’aigle martial sur la liste rouge de l’UICN est inquiétant : 

  • Préoccupation mineure en 2008 (LC) soit le statut le plus favorable

  • Quasi-menacé (NT) en 2009

  • Vulnérable (VU) en 2013

  • En danger (EN) en 2020


La perte et la transformation de son habitat menacent l’espèce. Le nombre de proies diminue, ce qui impacte directement l’aigle martial. Les attaques sur le bétail sont alors plus nombreuses. Il est empoisonné par les éleveurs en représailles. Il est aussi prélevé pour être utilisé en médecine traditionnelle. Les collisions avec les éoliennes et les lignes hautes tensions sont également un problème même si les pylônes fournissent des sites artificiels pour la nidification. Actuellement, peu de mesures de conservation semblent prises spécifiquement pour cette espèce. En cas d’attaques sur le bétail, les éleveurs sont indemnisés en Afrique du Sud. Ce genre de mesure est largement utilisé dans le Monde pour plusieurs espèces, comme le loup, l’ours ou encore le lynx en France. Elle vise à favoriser la cohabitation entre faune sauvage et éleveurs. 

Seuls quelques individus sont simplement présentés en captivité. Au vu de la baisse des populations, un programme d’élevage verra-t’il le jour ? 



Références :

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