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  • Photo du rédacteurThibaut Pilatte

La chasse menace la pénélope à front noir


pénélope à front noir (Pipile jacutinga)

Pénélope à front noir (Pipile jacutinga) ©Dominic Sherony


La pénélope à front noir (Pipile jacutinga) est un gallinacé menacé d’Amérique du Sud. Plusieurs menaces pèsent sur l’espèce et les efforts de conservation, bien qu'existants, semblent compliqués à mettre en œuvre.



Habitat et écologie


L’espèce s’observe dans les forêts humides et les forêts côtières jusqu’à 900 mètres d’altitude au Brésil, en Argentine et au Paraguay. Elle se nourrit principalement de fleurs et de fruits, participant ainsi à la dissémination des graines. Des petits invertébrés viennent compléter le régime alimentaire.

La femelle fait son nid tout en haut des arbres, dans la canopée à l’abri des prédateurs. Elle pond alors 3 à 4 œufs.



Une espèce gravement menacée


La pénélope à front noir est classée “en danger” par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature. Autrefois commune, elle a disparu dans de nombreuses localités. Quelques bastions subsistent mais la fragmentation est très forte, ce qui peut induire des goulots d’étranglements génétiques et de consanguinité. Bien que les estimations soient approximatives, il y aurait entre 1 500 et 7 000 oiseaux matures, c'est-à-dire en âge de se reproduire.



La menace de la chasse


Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la déforestation n’est pas la principale menace pour l’espèce contrairement à la chasse. En effet, il s’agit d'une viande extrêmement rare et prisée en Amérique du Sud. Bien que ce gallinacé soit protégé au Brésil, le braconnage est une pratique courante. De même en Argentine et au Paraguay dans les zones protégées où les gardes sont en sous-nombre. L’une des recommandations de l’UICN est de renforcer significativement les patrouilles.


pénélope à front noir (Pipile jacutinga)

Pénélope à front noir (Pipile jacutinga) ©Luciano Bernardes



L’élevage une solution ?


Face à la baisse drastique des populations de pénélopes, un programme d’élevage s’est mis en place en 1980 au Brésil. Aujourd’hui plusieurs institutions semblent avoir rejoint le projet comme le Crax Foundation. A partir de ces individus nés en captivité, plusieurs relâchés ont eu lieu dans des zones où l’oiseau avait disparu. Toutefois, les résultats de ces relâchés sont encore flous. Au Brésil, un plan d’action, équivalent du PNA (Plan National d’Action) en France existe en faveur des galliformes menacés.



La jurisprudence de la pénélope siffleuse


La pénélope siffleuse (Pipile pipile) est endémique de l’Île de Trinité, située au Sud-Est des Antilles. L’espèce est dans une situation encore plus critique que sa cousine évoquée précédemment et classée comme “en danger critique d’extinction”. Encore une fois, la chasse représente la plus grande menace. Au début des années 2000, seulement 77 à 231 oiseaux subsistaient. Des campagnes de sensibilisation démarrées dans les années 1980 semblent avoir porté leurs fruits et la population augmente. La dernière estimation datant de 2009 est de 250 à 500 pénélopes siffleuses. L’écotourisme a bénéficié à l’économie locale et à créer un sentiment de responsabilité vis-à-vis de la nature.



Références :




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