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  • Photo du rédacteurThibaut Pilatte

La situation inquiétante du dhole


Dhole (Cuon alpinus)

Dhole (Cuon alpinus) en Thaïlande ©Tontan Travel

Menacé par la destruction de son habitat et persécuté par l’Homme, le dhole (Cuon Alpinus) est proche de l’extinction. Véritable superprédateur, les mesures de protection semblent aujourd’hui inadaptées et la situation semble se détériorer.


Un redoutable prédateur

Le dhole vit en meutes comme la plupart des canidés. Elle comporte en général 5 à 12 individus mais parfois bien plus. Le dhole ou chien sauvage d’Asie est ce qu’on appelle un superprédateur, c’est-à-dire qu’il peut se nourrir d'un grand nombres de proies. Il peut manger des baies, des rongeurs, des cervidés, des lièvres, des sangliers et des primates. Son comportement est semblable à celui du lycaon (Lycaon pictus). Il sert souvent de comparaison pour l’étude de l’espèce. Comme d’autres espèces de canidés, seul le couple reproducteur peut donner naissance.


De multiples menaces

Son aire de répartition originelle s’étendait sur pratiquement toute l’Asie. Aujourd’hui on considère qu’il a disparu de 75% de cette aire. L’espèce s’est éteinte dans pas moins de 9 pays ! Sur les 11 pays encore restants il n’y aurait que 4 000 à 10 000 individus sauvages. L’espèce est confrontée à la transformation de son habitat. On le retrouve principalement dans les forêts de feuillus. Le dhole est très sensible à la baisse du nombre de proies. Il se retrouve également en concurrence avec le tigre (Panthera tigris) et le léopard (Panthera pardus).

Il est persécuté dans certaines régions comme en Chine, en Inde et au Népal. Les villageois laissent des carcasses empoissonnées pour tuer les dholes. Il est souvent en conflit avec les éleveurs à l’image du loup (Canis lupus) en France. Il est aussi victime des maladies telle que la rage.

Dhole (Cuon alpinus)

Dhole (Cuon alpinus) dans la Parc National de Kanha © Gary Faulkner

Une population captive qui interroge

Aujourd’hui le monde scientifique considère qu’il existe 7 sous-espèces. Les dholes sont présentés dans au moins 37 zoos dans le monde. La plupart accueillent des dholes de Kiangsi (C. alpinus lepturus). Toutefois leurs origines seraient selon l’UICN incertaines, la consanguinité et une hybridation pourraient être présentes. En Europe, l’élevage est coordonné par un EEP, un programme de reproduction européen. Une clarification de la taxonomie de l’espèce et des études génétiques de la population permettraient d’évaluer la qualité génétique de la population captive. Pour le moment ces individus ne peuvent être que des ambassadeurs de leurs cousins sauvages et servir de moyen de sensibilisation.

Meute de dholes (Cuon alpinus)

Meute de dholes (Cuon alpinus) en Inde ©Siddharta Mukherjee

Des mesures de protection disparates

L’espèce est protégée dans des parcs et réserves naturelles. Toutefois cela ne suffit pas et de nombreuses persécutions ont lieu y compris dans les zones protégées. Elle est sensible à la protection du tigre (Panthera tigris) et de l’éléphant d’Asie (Elephas maximus). On les considère comme des espèces « parapluies ». Par leur protection on protège d’autres espèces moins « emblématiques ». Pour le tigre les nouvelles sont hétérogènes, la population a doublé au Népal alors qu’elle a atteint un seuil « critique » en Malaisie.


La création du Dhole Conservation Fund

Jusqu’à récemment il n’existait pas d’action de protection dédiées aux dholes. Chelsea Davis une biologiste américaine décide de créer un organisme de conservation spécifiquement dédié à cette espèce. Le Dhole Conservation Fund est très récent, l’ONG a mis en place un programme d’éducation et de sensibilisation des populations à travers les écoles et les réseaux sociaux. L’organisme finance aujourd’hui un projet en Thaïlande. Sa philosophie est de participer à des programmes locaux, réalisés par les populations locales. Une réunion aura lieu prochainement avec l’UICN pour travailler en collaboration.


Références :

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