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  • Photo du rédacteurThibaut Pilatte

Le Condor de Californie est capable de se reproduire sans fécondation



Condor de Californie (Gymnogyps californianus)

Condor de Californie (Gymnogyps californianus) avec marquage au niveau de l'aile ©Andrea Carpio



Le plus gros charognard d’Amérique du Nord


Le condor de Californie (Gymnogyps californianus) est un rapace originaire des Etats-Unis et du Mexique. Il existe un léger dimorphisme sexuel. Le mâle est plus imposant et plus lourd que la femelle. En moyenne un condor de Californie pèse 8,5 kg pour 2,5 m d’envergure. Bien entendu, étant charognard, son rôle écologique n’est plus à démontrer. En mangeant les animaux morts, il empêche la propagation de maladies et de bactéries. C’est pourquoi il doit faire attention à son plumage. Toilettage et nettoyage sont de rigueur pour éviter le développement de germes. Ses plumes sont noires afin de capter au mieux les rayons du soleil pour se réchauffer le matin. 


Condor de Californie (Gymnogyps californianus)

Condor de Californie immature ©Mark Lellouch



Des cas de parthénogenèse 


Les jeunes ont la tête gris-noir. Une fois la maturité sexuelle atteinte autour de 4 à 5 ans, la tête devient orange-rouge. Le condor de Californie est une espèce monogame. Le nid est construit sur les falaises rocheuses. Un seul oeuf est pondu entre février et avril avec une période d’incubation de 56 jours. Fait étonnant, c’est une des seules espèces d’oiseaux avec des cas de parthénogenèse recensées. Lorsque des scientifiques réalisent un travail sur la génétique de l’élevage conservatoire. Ils découvrent que 2 petits condors nés en 2001 et 2009 ont 100% du patrimoine génétique de leur mère. Autrement dit, la reproduction s’est faite de manière asexué, sans le mâle. Ce phénomène est rare chez les oiseaux. Il est plus connu chez les requins ou chez les reptiles notamment les varans. 



Disparition au XXème siècle


L’aire de répartition du condor de Californie s’étendait sur toute la côte Pacifique des Etats-Unis jusqu’au Mexique. Toutefois, quelques fossiles ont été retrouvés sur la côte Est en Floride et dans l’Etat de New York. Au fil des décennies la population baisse drastiquement. 

Certains éleveurs empoisonnent des carcasses à destination des coyotes. Le condor ne sent pas le piège et ingère le poison. Le plomb utilisé pour les munitions pour la chasse pollue gravement les écosystèmes. En 2009, une étude révèle que 90% des condors sont positifs au plomb. Autre phénomène de pollution, le DTT. Ce puissant insecticide contamine les oiseaux et fragilise la coquille des oeufs qu’ils pondent ce qui fait baisser leurs succès d’élevage. 

Les lignes hautes tensions menacent également le condor de Californie comme un grand nombre de rapaces dans le Monde. En France ce problème est facilement observable sur nos espèces de vautours.  

En 1981, il ne reste plus que 22 condors de Californie. Ils sont tous capturés en 1987 pour lancer un programme d’élevage en captivité. Il n’y a plus aucun individu sauvage.


Condor de Californie (Gymnogyps californianus)

©USFWS Pacific Southwest Region



Un important programme d’élevage


Le programme d’élevage est coordonné par l’organisation Peregrine Fund, spécialisée dans l’élevage et la conservation de rapaces diurnes. Plusieurs zoos comme notamment celui de San Diego sont impliqués dans le projet. Rapidement, le nombre d’individus grimpent. Aujourd’hui, environ 200 condors de Californie sont présents en captivité, répartis sur 10 institutions. Malheureusement, la diversité génétique semble assez faible. Plus de 80% du patrimoine génétique aurait été perdu. Ce programme d’élevage a pour but de sécuriser les oiseaux restants et les reproduire pour augmenter les effectifs. 



Suivi d’un programme de réintroduction


C’est ainsi qu’est lancé le programme de réintroduction coordonné par l’USFWS (United States Fish and Wildlife Service), l’équivalent de l’OFB (Office Français de la Biodiversité) pour nous. Entre 1992 et 2019, 287 condors sont réhabilités. La population sauvage atteint 337 oiseaux en 2019. Malgré ces renforcements, la situation reste fragile. Le taux de mortalité est élevé. La contamination au plomb pose toujours problème. En 2019, une loi est votée en Californie interdisant l’utilisation de munitions au plomb. Pour faciliter cette évolution, plusieurs institutions distribuent gr gratuitement des munitions sans plomb aux chasseurs présents dans les zones d’occupation des condors. 

Des carcasses “propres” sont laissées aux condors. Cela leur assure une alimentation saine, sans poison. Cette pratique a été utilisée fortement dans le cadre du retour du vautour fauve (Gyps fulvus) en France. Les éleveurs déposent leurs carcasses dans des zones définies. Ce qui bénéficie aux vautours mais également aux éleveurs qui s’y retrouvent financièrement en évitant de faire appel à l'équarrisseur. 



Références :



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