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  • Photo du rédacteurThibaut Pilatte

Le quokka, surnommé "l’animal le plus heureux" est menacé


Quokkas (Setonix brachyurus)

Quokkas (Setonix brachyurus) ©Dougal Townsend



Le quokka (Setonix brachyurus) est bien connu sur les réseaux. Il est surnommé “l’animal le plus heureux” en raison de la forme naturelle de sa bouche qui lui donne l’impression de sourire.

Ce petit marsupial est endémique du Sud-Ouest de l’Australie. Il vit dans les milieux humides comme les fourrés marécageux ou les plaines herbeuses. Plus étonnant, il apprécie les milieux post-incendies, 10 à 19 ans après les feux. Le quokka est exigeant, il lui faut un minimum 1 000 mm de précipitations annuelles.



Description


Le quokka possède une fourrure brune, il est similaire aux wallabies par sa morphologie. Il se déplace comme eux, par bond, en sautillant ou encore sur ses 4 pattes. Sa queue mesure entre 25 à 30 cm. Le mâle est généralement plus gros et plus lourd, 2,7 à 4,2 kg contre 1,6 à 3,5 pour la femelle.



Comportement et alimentation


Le quokka vit en petites colonies. Sur l’Île de Rottnest, les groupes sont plus importants, jusqu’à 150 individus ont été observés ensemble. Ce petit animal nocturne se nourrit principalement de plantes, d’arbustes, de graminées, de baies, de graines et de fruits. Il est capable de grimper dans les arbres jusqu’à 1,5 m pour la débusquer. Le quokka avale sa nourriture, la régurgite puis la rumine c'est-à-dire qu’il la mâche. Contrairement aux wallabies, il est capable de détecter les couleurs.

Sa durée de vie est de 10 ans dans la nature et 14 ans en captivité.

Les prédateurs naturels du quokka sont les rapaces et le dingos.


Quokkas (Setonix brachyurus)

Quokkas (Setonix brachyurus) ©Paddy Kemner



Reproduction


La saison de reproduction a lieu entre janvier et mars. Chez le quokka, c’est la femelle qui choisit le mâle. Elle indique sa disponibilité en le toilettant. Comme la plupart des marsupiaux, le temps de gestation est très court, seulement 1 mois. Les femelles ont 1 seul petit, sauf sur Rottnest où 2 petits peuvent naître.

Le jeune se développe 6 mois dans la poche. La mère s’accouple de nouveau, une fois l’accouchement passé. Il y a chez le quokka ce qu’on appelle la diapause embryonnaire. Le développement de l’embryon se met à l’arrêt pendant 5 mois, si le 1 er petit meurt, l’embryon se développe, sinon il se désintègre.



Menaces


Découvert en 1658 par Samuel Volckerzoon, le quokka a vu ses populations drastiquement baisser. Son aire de répartition historique était de 41 000 km2. Aujourd’hui, elle n’est plus que de 700 km2. Les principales raisons sont l’introduction de prédateurs et la modification de son habitat par les cochons sauvages.

Alors que le quokka était commun à l’arrivée des colons en 1829, la population chute en 1930 suite à l'expansion et la prédation du renard. L’espèce a été introduite pour faire face à l’invasion du lapin. Lui-même introduit à partir de 12 lapins en 1859. 50 ans après, on dénombre 600 millions de lapins. Une solution catastrophique puisque le renard s’attaque également aux petits marsupiaux. Les chats sauvages pourraient également représenter un problème.

Autre phénomène, le réchauffement climatique et la chute des précipitations impactent fortement l’habitat fragile du quokka.

Les populations se retrouvent fragmentées et l’espèce est classée “vulnérable” sur la liste rouge de l’UICN. Heureusement, les populations insulaires, sur l’Île de Rottnest et de Bold sont plus importantes, le renard étant absent. Les estimations totales font état de 7 500 à 15 000 quokkas en âge de se reproduire.



Conservation


Pour faire face à ces menaces, le gouvernement australien a mis en place un plan de rétablissement en 2013. Les principales mesures sont de déplacer des individus pour reconnecter des populations, mettre en place un élevage en captivité et de réduire le nombre de renards. En 2015, le WWF Australie a étudié l’impact du réchauffement climatique et la chute des précipitations sur l’habitat du quokka.



Références :



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