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  • Julie Lefebvre

Pourquoi le Casoar est l’oiseau le plus dangereux du monde ?


Casoar à casque (Casuarius casuarius)

Casoar à casque (Casuarius casuarius) ©Julie Lefebvre


Qu’est-ce que le Casoar ?

Le Casoar à casque (Casuarius casuarius), plus communément appelé Casoar australien ou Casoar commun, fait partie des Ratites, c’est-à-dire qu’il est un proche cousin des Émeus et des Kiwis. Il est reconnaissable à ses grandes pattes dépourvues de plumes ainsi qu’à la couleur bleue de son cou. On le nomme le Casoar à casque à cause de sa crête osseuse et cartilagineuse, qui part du bec jusqu’au-dessus du crâne, dans des tons noirs à jaunâtres. A travers le monde, il n’existe que 3 espèces de Casoars: Notre Casoar à casque (Casuarius casuarius), le Casoar nain (Casuarius bennetti) et le Casoar unicaronculé (Casuarius unappendiculatus).

Casoar à casque (Casuarius casuarius)

Casoar à casque (Casuarius casuarius)


Pourquoi est-il aussi dangereux ?

Comme pour tous les Ratites, à l’exception des Kiwis, ce sont leurs pattes dont il faut le plus se méfier. En effet, elles sont pourvues de longues griffes acérées, que l’on appelle un “sabre”. Chez le Casoar, le sabre peut mesurer jusqu’à 12cm de long. Pour se défendre, c’est donc à l’aide de ses pattes puissantes qu’il va tenter de blesser, voire tuer son adversaire, en lançant des coups de pattes vers l’avant. Les sabres du Casoar, tout comme ceux des Autruches par exemple, peuvent éventrer un homme, c’est pourquoi il faut faire extrêmement attention si l’on vient à entrer en contact direct avec cet oiseau, et c’est pourquoi on le qualifie d’Oiseau le plus dangereux du monde !

Jeune casoar ©Daniel Pendavingh


Et dans la nature ça donne quoi ?

Le Casoar ne vit que dans une seule zone du globe : de la Papouasie Nouvelle-Guinée jusqu’à une petite zone côtière au Nord du Queensland, en Australie, plus précisément aux alentours de la ville de Cairns. On le retrouve dans les forêts et les savanes. De nature plutôt solitaire, vous ne croiserez jamais de groupes de Casoars, même en période de reproduction, car après l’accouplement, le couple se sépare immédiatement. Et il n’y a d’ailleurs pas que sa tête qui est colorée : en effet, les Casoars vont pondre un à quatre œufs une fois par an, et ils seront de couleur vert clair ! Un bel œuf de dinosaure en somme ! Seulement 1 ou 2 petits atteindront l’âge adulte, ce rythme de ponte n’aide donc pas les populations de Casoars à croître rapidement. En effet, la population actuelle de Casoars est estimée entre 20 000 et 50 000 individus, et cette population décline depuis plusieurs années. La faute à la perte de son habitat au profit du développement des zones urbaines, à l’accroissement de l’agriculture, à l’exploitation minière et forestière, au piégeage, au braconnage et aux récents incendies en Australie.


Comment aider les Casoars ?

Il y a plusieurs manières de venir en aide aux Casoars. Tout d’abord, au niveau des parcs zoologiques, un Programme d’Elevage Européen (EEP) a été instauré, avec la collaboration des 70 zoos européens qui hébergent cette espèce. Un programme d’élevage similaire est en place aux Etats-Unis et en Asie. De ce fait, le maintien d’un pool génétique viable dans les zoos permettra à l’avenir, lorsque les territoires naturels de cet animal seront restaurés et aptes à héberger de nouveaux individus, de mettre en place des réintroductions de Casoars à casque. Pour le permettre, il faut donc dans un premier temps, réhabiliter et sécuriser les forêts et les savanes sur place.

A notre échelle, il est donc possible d’agir pour les forêts du Casoar, mais également pour les forêts du monde entier :

- L’action la plus simple à réaliser est de ne pas acheter de trop grosses quantités de bois exotique (teck, etc.), car il est récupéré dans les forêts primaires, ou des parcelles entières de forêt sont détruites pour planter des essences de bois particulières. C’est le même principe que pour la production d’huile de palme par exemple.

- Ensuite, il serait idéal de ne pas succomber aux lubies des appareils électroniques (téléphones, ordinateurs, etc.), et de ne pas constamment changer ses appareils une fois le dernier modèle sorti. En effet, il y a de nombreux composants qui sont extraits des sols des forêts. Mais, pour y accéder, il faut obligatoirement raser la parcelle de forêt pour accéder au sol.


Références :

IUCN Red List

CITES

Zootierliste

Oiseaux.net

EAZA Husbandry Guidelines of Casuariidae

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