Tortue rayonnée (Astrochelys radiata) ©Chalto
Il s’agit de la tortue radiée de Madagascar, ou Tortue rayonnée (Astrochelys radiata). C’est une tortue de terre, considérée comme une des plus belles tortues au monde, elle est endémique de l’île de Madagascar et peut vivre environ 100 ans en captivité. Elle possède une carapace relativement sombre très bombée, et au sommet de chaque écaille, un rond jaune qui donne naissance à des rayons qui sont similaires à une étoile, d’où son nom. Les mâles peuvent atteindre 20kg quant aux femelles, elles sont un peu plus petites et pèsent en moyenne 12 à 15kg. La tortue radiée est principalement herbivore, mais elle peut consommer occasionnellement des insectes voire même de la charogne.
Tortue rayonnée (Astrochelys radiata) ©Melvin Toullec
Une tortue menacée
À l’heure actuelle elle est extrêmement menacée à cause de l’Homme, qui la prélève dans la nature pour deux raisons : sa viande, et sa vente sur le marché des animaux de compagnie alors qu’elle est protégée. Si rien n’est fait pour la protéger d’avantage, la tortue rayonnée de Madagascar aura disparu d’ici une quarantaine d’années selon le WWF. Bien qu’il y ait des aires protégées, les moyens financiers sont très limités pour leur surveillance, leurs rôles est donc surtout dissuasif. La perte de son habitat est également en partie responsable de son déclin. C’est pourquoi elle est classée comme « En danger critique d’extinction » par l’IUCN et dans l’annexe I de la Convention de Washington (CITES). Cette espèce figure également en annexe A de la règlementation européenne, elle bénéficie donc du statut de protection le plus élevé. En France, les particuliers qui en détiennent doivent être titulaires d’un certificat de capacité (CDC), ainsi que d’une autorisation d’ouverture d’établissement (AOE). Sans ces autorisations, ils s’exposent à une sanction pouvant aller jusqu‘à 6 mois d’emprisonnement et 9.000 euros d’amende.
Une tortue confisquée chez un particulier après la découverte des mauvaises conditions de vie ©Zoo de Beauval
Situation complexe à Madagascar
En avril 2018, une saisie record de plus de 10.000 tortues rayonnées parquées dans une maison à Tuléar, au sud-ouest de l’île. Elles ont été découvertes en mauvaise santé et souffrent de malnutrition et de déshydratation. Quelques mois plus tard, ce sont plus de 7.000 tortues qui ont été saisies dans une ville voisine. Ces animaux ont été recueillis par des organisations spécialisées où elles ont été soignées, mais malheureusement une partie n’a pas survécu. Les autorités malgaches saisissent en moyenne entre 93 et 2.800 tortues par mois, mais selon le WWF, le trafic s’élèverait à plus de 5.000 spécimens. Ce problème s’explique en partie par la pauvreté qui sévit à Madagascar, où 86 % de la population vit avec moins de 3,10 dollars par jour, selon le programme des Nations unies pour le développement. Le fait de recueillir des tortues dans la nature permet de gagner de l’argent facilement et rapidement. Pour régler cette question, il faudra aider la population malgache à trouver d’autres sources de revenus et changer les attitudes envers le braconnage. En France il n’est pas rare que ces animaux soient détenus illégalement par leur propriétaire, et parfois dans d’atroces conditions, comme cette tortue radiée "entreposé dans un carton abîmé, à l’intérieur d’une cave inondée, au milieu de ses excréments et de livres couverts de moisissures. Dans le reste de la pièce, plusieurs autres reptiles (...) gisaient, morts" relate le zoo de Beauval, qui a accueilli le reptile.
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